Autrefois, nous buvions du thé avec cinq cuillères de sucre — et cela semblait tout à fait normal. Nous aimions simplement : la douceur, la chaleur de la tasse, le confort de l’enfance. Personne ne pensait alors à des mots effrayants comme « indice glycémique » ou « insuline ». Mais avec l’âge, tout prend un autre sens.
Ce qui plaisait commence à nuire. Aujourd’hui, ces mêmes habitudes se traduisent par des diagnostics contre lesquels ni les régimes ni les médicaments ne suffisent. L’un d’eux — le diabète. Et il ne commence pas par des bonbons, mais par la fatigue, la soif et ce sentiment que vous n’êtes plus tout à fait la même personne…
En France, selon les données officielles, environ 4 millions de personnes sont atteintes de diabète. Mais les médecins reconnaissent que pour chaque cas diagnostiqué, il y aurait trois cas non déclarés. Cela signifie qu’en réalité, un adulte sur dix serait concerné par la maladie.
Même si vous n’avez jamais entendu ce diagnostic, cela ne signifie pas que cela ne vous concerne pas. La majorité des personnes diagnostiquées le sont à un stade où la maladie est déjà bien avancée : quand les reins commencent à souffrir, quand la vue se dégrade rapidement, quand le pied devient engourdi, ou quand survient un infarctus — soudain, silencieux, sans douleur, parce que le diabète a déjà endommagé vaisseaux et nerfs. Oui, cela arrive — un infarctus sans douleur. Bienvenue dans la réalité des diabétiques.
Le plus dangereux avec le diabète, c’est que vous vous sentez normal. Jusqu’au jour où le corps lâche. Et vous ne saurez jamais précisément à quel moment la ligne de non-retour a été franchie.
Si vous avez plus de 45 ans — vous êtes déjà dans une zone à risque. Si vous souffrez de surpoids, ce risque augmente de 3 à 5 fois. Si vous êtes souvent stressé(e), mal dormez, mangez sur le pouce, menez une vie sédentaire — tous ces facteurs s’additionnent, s’enchaînent pour aboutir à ce diagnostic final. Le diabète ne vient pas de l’extérieur. Il est le résultat du mode de vie. C’est pourquoi les médecins en ont si peur : non pas parce qu’il est incurable, mais parce qu’il devient une norme.
Voici des statistiques alarmantes. En France, plus de 70 % des patients atteints de diabète de type 2 souffrent de surpoids, et le plus souvent d’obésité. Un patient sur deux souffre également d’hypertension. Cela signifie que leurs vaisseaux sanguins sont déjà endommagés depuis longtemps. Athérosclérose, hypertension, œdèmes, déficit en oxygène — tout cela crée un terrain favorable sur lequel le diabète développe ses complications majeures :
- Les nerfs meurent. Engourdissements, crampes, brûlures apparaissent. Les patients perdent la sensation de douleur — c’est pourquoi ils perdent parfois des doigts, des pieds, voire des membres.
- Les vaisseaux s’abîment de l’intérieur. L’excès de glucose les rend fragiles et cassants. Cela déclenche une réaction en chaîne : AVC, infarctus, insuffisance rénale.
- Le cerveau manque de nutrition. Le diabète est un facteur de risque reconnu pour la démence.
- La vue baisse jusqu’à la cécité. Le diabète est la première cause de perte de vision chez les adultes dans le monde.
- Les reins défaillent. Un patient sur cinq dans le monde nécessitant une dialyse est diabétique.
Le diabète affecte tout, jusqu’au moindre capillaire. Le plus inquiétant, c’est que même si vous perdez du poids ou adoptez un régime alimentaire, il ne disparaît pas. Si vous ne commencez pas à agir maintenant, vous risquez de ne pas avoir le temps. Car les complications évoluent rapidement, silencieusement, sans symptômes. Et quand vous commencerez à les ressentir, il ne s’agira plus de traiter le diabète, mais de combattre ses conséquences.